UN PASSÉ RÉINVENTÉ
Fils de deux grands sportifs qui tiennent un magasin d’articles de sport, le narrateur, un jeune garçon, évoque le frère qu’il a toujours désiré avoir et qu’il s’est construit en imagination, son double et son opposé, un être aussi sûr de lui et vigoureux que lui-même est malingre et décharné.
Pour meubler le silence de ses parents quant à l’histoire familiale, il la réinvente à sa guise, imaginant son père, Maxime, en jeune séducteur plein d’assurance, et sa mère, Tania, jolie jeune femme qui défile pour des couturiers, leur rencontre dans un stade de sport, leur histoire d’amour. Il pense que ses parents se sont aimés, ont emménagé ensemble et ont décidé d’ouvrir un magasin de sport. Lorsque la guerre est survenue, il pense que le couple a confié le magasin à Louise et a quitté Paris pour Saint-Gaultier, petit village d’Indre, où ils ont passé des jours heureux et insouciants, loin du bruit et de l’agitation. Lors de leur retour à la capitale, la vie a repris ses droits et, devant l’insistance de Tania pour avoir un enfant, Maxime a cédé : un petit garçon est né, chétif et malade, à la surprise de ses parents pourtant robustes. Voilà l’histoire familiale telle que le jeune garçon se l’est toujours représentée.
Le temps passe et le narrateur entre à l’école. Il est studieux et appliqué, amoureux des livres autant qu’il est maladroit en sport. Le jeune garçon évoque les membres de sa famille, qui lui rendent régulièrement visite. Mais sa préférée reste leur vois...