L’action de la pièce, composée de dix-sept séquences, se déroule dans trois espaces identiques, les appartements des trois personnages, différenciés par la présence chez Serge de l'Antrios, un supposé tableau de maitre, par celle d’«un tableau figuratif représentant un paysage de Carcassonne vu d’une fenêtre» chez Marc et par la «Croûte» chez Yvan.
UN ACHAT CONTROVERSÉ
Trois amis, très liés depuis plus de quinze ans, voient leur amitié ébranlée lorsque Serge fait l’acquisition d’un tableau monochrome blanc payé au prix fort: l’Antrios.
Fier de son achat et dans l’attente d’une approbation, Serge cherche à mettre en avant la valeur de l’Antrios. Mais, à sa grande surprise, Marc, qui ne voit pas le lien entre la qualité esthétique du tableau et sa valeur marchande, considère qu’il s’agit d’une acquisition absurde et accuse ouvertement son ami de se piquer d’art. En l’absence d’un «savoir partagé» sur l’art contemporain, la communication entre les deux hommes se fait tendue : ils sont dans une impasse. C’est alors que Marc décide de s’en «référer à Yvan», un ami commun.
L’OPINION D’YVAN
L’entrée en scène d’Yvan constitue un tournant dans l’intrigue. En se rendant chez lui, Marc cherche à faire adhérer son ami à son point de vue. Mais, contrairement à ce qu’il espérait, Yvan, au lieu de favoriser le dialogue et de dissiper les malentendus, ne fait qu’attiser les tensions. Caractérisé par sa situation sociale instable, son absence de prétentions intellectuelles et, surtout, par la fragilité de son caractère, Yvan se laisse piéger, dans un premier temps, par Marc.