Erasme : Biographie de l'auteur
Né un 27 octobre, l’année de naissance exacte de ce théologien et homme de lettres hollandais n’est pas connue, les historiens évoquant soit 1466,1467 ou 1469. Son décès, lui, a lieu le 12 juillet 1536 à Bâle, en Suisse.
Lorsque sa mère décède d’une épidémie en 1483, son père, qui est prêtre, rappelle Érasme et son frère dans leur ville natale de Gouda. À la mort de leur père, les deux frères sont confiés à trois tuteurs, qui les poussent à entrer au couvent. Si Pierre cède rapidement, Érasme est plus réticent, mais tout de même ses vœux en 1488 et rejoint la communauté des chanoines de Saint Augustin à Stein, avant d’être ordonné prêtre quatre ans plus tard. Lui qui n’a jamais voulu de cette vie monastique s’empresse d’accepter la proposition de l’évêque de Cambrai, qui l’invite, en raison de ses talents de latiniste, à l’accompagner dans ses déplacements en qualité de secrétaire. Un ou deux ans plus tard, il obtient la permission de se rendre à Paris pour y suivre des études à l’université, où il apprend le grec et rencontre de nombreux humanistes. Mais ce style de vie austère ne lui convient pas. À cette même période, il fait la rencontre de Fauste Andrelin, un poète avec qui il se lie d’amitié. Ne voulant pas entraver sa liberté de pensée et de création littéraire, Érasme quitte l’université et mène une vie d’étudiant indépendante de toute influence, qu’elle soit religieuse, patriotique ou académique. Maitrisant parfaitement le latin, il peut voyager sur le continent européen et ne pas se sentir étranger. Après avoir parcouru l’Europe pendant près de 15 ans, Érasme se rend en Italie où il devient théologien à l’université de Turin.
En 1509, il se rend à nouveau en Angleterre et réside chez son ami Thomas Moore, un humaniste anglais. Durant cette période, il écrit son œuvre majeure, l’Éloge de la folie, une thèse humoristique qui sera publiée deux ans plus tard. Dedans, à travers la voix de la déesse de la Folie, il critique avec verve diverses professions et strates sociales telles que les théologiens, les moines et le haut clergé, mais aussi les courtisans. Bien qu’il dénonce ouvertement l’attitude du clergé et du pape et qu’il revendique une conception humaniste de la chrétienté, il n’encourage pas pour autant la réforme protestante que veut lancer Martin Luther.
Alors qu’il prépare son doctorat en théologie à la Sorbonne, Érasme s’intéresse de plus en plus à la rhétorique épistolaire et publie, en 1522, De conscribendis epistolis, un manuel d’épistolographie fortement influencé par la mouvance humaniste de la Renaissance qui mêle tradition classique et médiévale et aborde l’art d’écrire des lettres. En 1528, il publie son Cicéronien, dans lequel il critique les auteurs pour qui utiliser un vocabulaire différent de celui de Cicéron dans leur œuvre serait une infamie.
Puisque Bâle semble entièrement ralliée à la cause réformiste, Érasme choisit de s’installer à Fribourg-en-Brisgau pour écrire son dernier ouvrage, L’Ecclésiaste. Il revient cependant à Bâle en 1535 afin de suivre la publication de sa dernière œuvre et se voit offrir le poste de cardinal par le pape, qu’il refuse.
Il décède en le 12 juillet 1536 en laissant derrière lui un héritage d’une richesse inestimable qui lui vaut encore aujourd’hui d’être considéré comme l’une des figures majeures de la culture occidentale.
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