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La Peste : Analyse du livre
Alors qu’il n’est âgé que de 25 ans, dans l’esprit de Camus germe déjà l’idée d’écrire sur le thème de l’épidémie. Pour l’heure, les nazis n’ont pas encore envahi l’Europe et L’Étranger n’est pas écrit. Il vit à Oran en Algérie et se renseigne abondamment sur les grandes pestes de l’histoire. En 1947, il publie La Peste, son second roman. Le lecteur est averti dès le début par une citation de Daniel Defoe : la symbolique prend toute sa place.
La Peste de Camus : Présentation de l'analyse
Dans cette fiche de lecture, Maël Tailler, notre spécialiste en littérature, analyse en profondeur ce grand classique de la littérature. Premier grand succès en librairie pour Camus, l’auteur abandonne ici son cycle de l’absurde (L’Étranger, Le Mythe de Sisyphe, Caligula et Le Malentendu) pour en commencer un nouveau, celui de la révolte (qui comprend également Les Justes et L’Homme révolté). Après avoir résumé l’intrigue du roman, Maël Tailler nous offre une présentation de ses personnages principaux et une étude de ses thématiques clés. Pour terminer, il nous propose de poursuivre notre réflexion grâce à une série de questions et nous invite à comparer deux autres romans phares de Camus : L’Étranger et Le Mythe de Sisyphe.
Résister et combattre
Le narrateur et personnage principal est médecin. Un matin, sur son palier, il découvre un rat mort. Rien de bien inquiétant. Il pense d’abord à une blague d’enfant, mais prévient tout de même le concierge. Quelques jours plus tard, les journaux annoncent la découverte de millions de rats morts sans cause apparente. Les esprits s’échauffent, alors pour apaiser les tensions, la ville se dépêche de tout nettoyer. Mais le mal est plus profond. La réalité rattrape les hommes et les premières victimes tombent.
À travers le médecin qui découvre, qui soigne, qui décrit méticuleusement la maladie, on fait le parallèle avec l’occupation allemande, l’incarcération dans les camps de concentration. On observe la montée des symptômes, les mesures de précaution, l’isolement.
Le couvre-feu est décrété. Les Oranais sont coupés du monde, à l’image de la France par l’administration nazie. Il n’est plus possible ni de sortir ni de rentrer. Cloisonnés, les habitants paniquent et deviennent méfiants. L’égoïsme devient la règle.
Comme souvent dans des situations exceptionnelles, quelques-uns vont se révéler.
Le journaliste Rambert est aux côtés de Rieux et devient un soutien important pour le médecin. Il n’hésite d’ailleurs pas à rester quand il a l’occasion de quitter la ville.
Tarrou, le fils du procureur, vit à l’extérieur d’Oran. Il est une aide indéniable et sa foi en l’humanité est inébranlable.
Thématiques
La structure de l’œuvre en cinq chapitres rappelle celle des grandes tragédies.
Camus nous livre une incroyable allégorie moderne de la condition humaine. La peste, c’est la peste brune, l’occupation allemande dans toute l’Europe.
Elle touche tout le monde sans distinction. Comme la maladie, l’invasion nazie ne fera aucune différence.
Les hommes se montrent lâches et égoïstes. L’individu prime sur le groupe. À l’instar de Cottard, il y a toujours des profiteurs qui exploitent les circonstances.
Mais grâce à quelques hommes valeureux qui croient encore en l’humanité, en la solidarité, l’espoir n’est pas mort. Il faut résister et combattre.
Mais comment redonner confiance à une population qui ne croit plus en rien ?
À l’automne, un sérum est enfin trouvé. Après des mois de lutte insensée, il semble que la vie puisse reprendre. Pourtant les séquelles sont bien là. Tout le monde n’a pas survécu et d’autres ont sombré dans la folie ne voyant plus de raison d’être à leur existence.
La disparition de la peste annonce la fin de l’occupation. Des manifestations de liesse se propagent. La ville rouvre ses portes. On savoure à nouveau le calme et la liberté retrouvée.
Poursuivez l’analyse de La Peste grâce au résumé de La Peste ou en découvrant l’analyse des Justes.